Avant-propos
Le confort est une notion bien évidemment subjective qui place la perception de chaque individu au cœur de l’analyse. Dans la société de l’après-guerre et face à l’urgence de la reconstruction, on a longtemps raisonné de manière segmentée avec la sphère fonctionnelle, l’intérêt collectif d’un côté et tout ce qui relève du bien-être, de l’intérêt individuel, de l’autre. La recherche du confort dans les logements était dès lors considérée comme superflue, les exigences se focalisant en toute logique sur la rapidité d’exécution et l’accès à des installations sanitaires de base pour l’ensemble de la population. Le plaisir et le confort étaient alors recherchés dans des activités connexes dites de » loisir « qui ne souffraient pas le quotidien. Dans un deuxième temps, l‘épanouissement personnel de chacun, s’est petit à petit dépouillé de la dimension ostentatoire, emblématique des trente glorieuses pour se recentrer sur la sphère intime, le » cocooning «. Ainsi des déplacements de valeurs ont été observés entre sphère collective et individuelle, le bien-être se rapprochant de plus en plus du fonctionnel, du quotidien. L’automobile nous a fourni l’un des premiers exemples de cette évolution des comportements, le confort et la sécurité supplantant progressivement la vitesse et la puissance dans le choix d’un véhicule.
Les attentes liées au » logement « dépassent donc aujourd’hui très largement les frontières sémantiques usuelles : » habiter « c’est beaucoup plus que se » loger «. Ce déplacement des exigences allié à la recherche d’économies d’énergie amène les concepteurs à penser différemment l’habitat pour plus de bien-être et moins de gaspillage. Le confort thermique d’un bâtiment est essentiel qu’il s’agisse d’installations collectives ou individuelles, dédiées au travail ou au logement. L’inconfort lié à une chaleur excessive, par exemple, est beaucoup plus que l’inverse du confort, il peut mener à des situations dramatiques comme l’épisode de la canicule de 2003 l’a douloureusement rappelé.
Concevoir des bâtiments respectueux du confort et du bien-être de chacun tout en diminuant sérieusement l’énergie utilisée pour y parvenir, c’est le défi lancé à tous les acteurs de la filière construction.
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